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Au sein du RQR, plusieurs équipes étudient différents aspects de l’infertilité, tant chez le mâle que chez la femelle.
Chez l’homme, l’infertilité peut être causée par des problèmes dans les canaux qui transportent les spermatozoïdes, comme le vas efferens et l’épididyme. Les spermatozoïdes produits dans les testicules quittent le testicule incapables de nager ou de féconder un ovule. C’est au cours de leur passage dans l’épididyme qu’ils acquièrent ces fonctions essentielles, grâce à un processus de maturation. Cette maturation dépend de l’environnement luminal de l’épididyme, façonné par plusieurs mécanismes, dont la régulation du pH, la sécrétion de protéines se liant aux spermatozoïdes, et l’action de la barrière hémato-épididymaire, qui contrôle le passage sélectif de certaines molécules à travers l’épithélium. La mise en place et la spécialisation de cet épithélium sont donc cruciales pour assurer la fertilité chez le mâle. Une perturbation du fonctionnement des vas efferens et de l’épididyme peut empêcher les spermatozoïdes de féconder l’ovule. Daniel Cyr cherche à mieux comprendre comment les cellules de l’épididyme se développent et se spécialisent. Ce processus, encore peu connu, est pourtant essentiel pour que cet organe remplisse son rôle dans la fertilité masculine. Le laboratoire de Sylvie Breton s’intéresse à la physiologie de l’épididyme, un organe essentiel pour rendre les spermatozoïdes fécondants, mais aussi pour les protéger du système immunitaire. L’équipe de Clémence Belleannée étudie les cils primaires, sortes d’« antennes » cellulaires, et leur rôle dans la fertilité masculine. Ces recherches ouvrent aussi la voie au développement de nouvelles approches de contraception masculine.
La rencontre entre le spermatozoïde et l’ovule implique une série d’étapes précises et bien régulées qui mènent à la fécondation. Les travaux de Pierre Leclerc portent sur le processus de capacitation, une transformation que subit le spermatozoïde après l’éjaculation, dans les voies génitales féminines. Ce processus modifie ses membranes, son activité ionique et enzymatique, et le rend apte à féconder. Cristian O’Flaherty et son équipe cherchent à comprendre comment les spermatozoïdes deviennent capables de féconder un ovule et comment ce processus est influencé par certaines molécules appelées espèces réactives de l’oxygène (ROS). En trop grande quantité, ces molécules peuvent endommager les spermatozoïdes en affectant leur ADN, leur mobilité et leur capacité à féconder. Mais en petites quantités, elles peuvent jouer un rôle utile en aidant les spermatozoïdes à devenir fonctionnels. L’équipe s’intéresse aussi à l’effet du microbiome intestinal sur la fertilité chez l’homme.
L’exposition à certaines substances médicales ou à des polluants environnementaux peut aussi nuire à la fertilité. L’équipe de Géraldine Delbès cherche à comprendre comment ces agents affectent les cellules germinales immatures, qui donneront plus tard naissance aux spermatozoïdes. Bernard Robaire s’intéresse à l’impact des substances toxiques présentes dans l’environnement sur la fertilité chez l’homme, ainsi qu’aux effets du vieillissement sur le système reproducteur masculin.
Les effets de certains traitements, comme la chimiothérapie contre le cancer, soulèvent aussi des préoccupations quant à la fertilité masculine. L’équipe de Makoto Nagano développe des techniques pour préserver la fertilité des jeunes garçons devant subir ces traitements. Elle travaille notamment sur les cellules souches spermatogoniales (SSC), présentes dès la naissance et capables de produire des spermatozoïdes tout au long de la vie.
Chez la femme, l’infertilité est fortement influencée par l’âge. Avec le temps, la réserve d’ovules diminue et leur qualité baisse. Cela s’explique notamment par des erreurs dans la division cellulaire et la répartition des chromosomes. L’équipe de Greg FitzHarris s’intéresse aux facteurs essentiels à la santé des ovocytes et des embryons humains, dans le but d’améliorer les traitements en clinique de fertilité.
Des recherches récentes montrent que certaines régions du génome, longtemps considérées comme inutiles, pourraient jouer un rôle important dans la reproduction. C’est le cas de l’ADN satellite, étudié par Jullien Flynn pour ses effets sur la fertilité masculine et féminine.
Certaines variations rares du développement sexuel, comme les syndromes d’inversion de sexe, permettent de mieux comprendre comment le corps détermine le sexe et comment cela peut influencer la fertilité. Le laboratoire de Teruko Taketo explore notamment l’effet des chromosomes sexuels sur le potentiel reproducteur des ovocytes. L’équipe de Nicolas Pilon s’intéresse, entre autres, au syndrome CHARGE, qui inclut des troubles de la fertilité et des cas d’inversion du sexe mâle-vers-femelle.
Pour approfondir notre compréhension des troubles de la reproduction, l’équipe de Bernhard Payer développe des modèles d’étude en laboratoire (in vitro). Ces outils permettent de mieux explorer les mécanismes de la fertilité humaine et de reproduire certaines maladies, facilitant ainsi le développement de traitements plus ciblés.
Enfin, au-delà de la biologie, Laurence Charton s’intéresse à la sociologie de la reproduction. Elle étudie l’influence des facteurs biosociaux, comme les normes culturelles, les parcours de vie, l’accès aux soins ou encore les conditions économiques. Ces aspects interagissent avec les facteurs biologiques et sont essentiels pour comprendre l’ensemble des trajectoires reproductives.